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Escapade de Longues-Oreilles...

par Carioline

publié dans Les Longues-Oreilles

Ben vi, on squatte le Blog des Pacotilles, pisque mine de rien, nous aussi, on fait partie de la tribu de Chaussettes, d’abord…

Mardi matin, alors qu’elle venait nous voir, Carioline s’est aperçue que j’avais une jolie balafre sur le haut de l’encolure. En ligne droite, donc pas une morsure de mon grand comparse de Nanou. Genre 5 cm de large et quelques millimètres de profondeur. Pas fraîche, mais pas vieille non plus, hier, je ne l’avais pas. Un peu blanchâtre, mais pas purulente. Comme elle n’avait pas sa trousse à pharmacie avec, elle s’est promis de venir me soigner en fin d’après-midi, après le boulot.

Le soir, elle revenait donc me pschitter avec le Cothivet " qui sent bon ", qu’elle dit, mais moi, j’aime pas, dès qu’elle m’en asperge, je file me rouler dans la soupière. Elle en a mis aussi sur une tite blessure de Nanou, due aux mouches… Elle a fait le tour de la pâture, pour remarquer qu’il n’y avait plus énormément d’herbes fraîches, mais elle a jugé qu’il y avait suffisamment de ligneux qu’on adore, et de ronciers pour nous caler la dent creuse en attendant qu’elle aie le temps de venir vérifier les kilomètres de clôtures restantes et d’agrandir notre parc actuel.

Mercredi, elle n’a pas eu le loisir de venir avant la fin d’après-midi. Elle passe par-dessus le portail en barbelé et arpente la prairie. Comme elle ne nous aperçoit pas, elle se dit que nous sommes passés sous le ruban non électrifié qu’elle nous a mis à notre arrivée. Et pense nous retrouver quelques mètres derrière. Elle aura raison sur un point, nous sommes bien passé devant sa clôture psychologique… Et elle a beau se faufiler à travers prunelliers, ronces et aubépines, sauter par dessus le ruisselet, pas de traces de ses Longues-Oreilles favorites…

Elle arrive à l’extrémité de la longue pâture sans nous avoir vu ou entendu… Maîcresse se souvient que lorsqu’elle venue nous voir quelques jours après notre arrivée, nous l’avions suivie lors de son tour du " propriétaire " et que j’avais découvert déjà une ou deux failles dans la vieille clôture de barbelés. Dont un énorme passage au fin fond de la parcelle, justement.

Elle nous appelle et se félicite de nous avoir équipés quelques jours auparavant, de grelots pour prévenir d’éventuels chasseurs de notre présence… Car elle entend un léger gling-gling au loin. Très discret, mais elle est quasi sûre d’elle. Nouveaux appels, nouveaux tintements, sans pouvoir en orienter la source concrètement. Elle progresse lentement à travers la friche, passe sous la clôture et pense réellement que nos grelots viennent de plus loin sur sa gauche. De l’autre côté de la rivière…

Lorsqu’elle avait appris que la rivière coulait au fond de la pâture, Carioline s’était dit qu’elle nous empêcherais d’aller jusqu’à la grande route, beaucoup plus loin, si jamais nous venions à fuguer par le bout de la pâture. Sauf qu’en s’avançant à travers ronces et prunelliers, elle s’aperçoit qu’il y a un petit pont de pierre… Que nous empruntons justement pour venir à sa rencontre…

Ainsi son ouïe ne l’avait finalement pas trompée. Heureuse de nous avoir retrouvé, elle rebrousse chemin, et pendant un temps, conciliants, nous la suivons en liberté, moi en tête, et ce grand dadais de Nanou à nos trousses. Maintenant, il s’agit pour elle de trouver un passage dans les vieux barbelés pour nous rapatrier dans notre prairie officielle. Mais plus facile à dire qu’à faire. Vous vous doutez bien que je refuse de donner mes sources, hi hi han ! Comme elle ne trouve aucune faille qui nous permettrait de repasser de l’autre côté sans danger, je décide de rebrousser chemin, Nanou à mes basques.

Triste désillusion pour notre Bipède, qui se voyait déjà leader de Longues-Oreilles attitrée. Que nenni, Nanou te suivait docilement parce que moi, je te suivais, na na na na nère euh ! Et voilà Maîcresse essayant de nous contourner pour nous devancer. Mais elle n’y arrive pas à travers les broussailles du sous-bois que nous arpentons. Un peu plus loin, elle nous double tout de même et déniche également un endroit où nous pourrions passer sur un muret avant de redescendre de l’autre côté et récupérer un chemin vers le petit passage repéré.

Mais nous ne l’entendons pas de cette oreille. Nous repassons finalement le petit pont de pierre en trottinant. Caroline nous suit doucement, histoire de ne pas nous affoler, que nous ne poussions pas trop loin de l’autre côté de la rivière, car elle ne sais pas à quelle distance est cette fameuse route… Mais non, nous nous sommes arrêtés et nos grelots tintent joyeusement. Et en nous rejoignant, Carioline comprend pourquoi. De l’autre côté de cette autre clôture de barbelés, toute aussi bancale que la nôtre, il y a 5 chevaux. Bon, Maîcresse ne prendra pas trop le temps de regarder quel est le sexe de ces autres équidés, mais une chose est sûre, notre présence les interpelle…

De chaque côté de la clôture, on se jauge, on renâcle, on hennit doucement, on mâchouille. Mais qu’est-ce que c’est que ces bestioles aux Longues-Oreilles, semblent se dire nos nouveaux copains. Carioline est un poil embêtée. Vue la clôture, il ne s’agirait pas que les 5 chevaux forcent le passage et se sauvent de leur pré. Ni que Nanou, entier, aille conter fleurette à une éventuelle jument du groupe… Et bien entendu, elle n’a pas de licol, ni de longe, ni de laisse, sous la main… Elle essaye bien de me prendre en pince à la façon Parelli, sous le menton, mais je refuse de la suivre, trop intéressé par les chevaux…

Alors, elle défait son pull, tant pis pour ses bras, ils subiront les assauts des épineux et comme je suis visiblement le chef de troupeau, elle me le passe autour du cou. Bon an, mal an, j’accepte de la suivre et Nanou quitte avec regret le groupe des chevaux. Serions bien restés là, nous ! Carioline nous emmène vers un endroit où il n’y a plus que la dernière hauteur de barbelés. Moi, je passe quasi sans encombre. Mais me voyant passer sans appréhension, elle voit se confirmer son hypothèse sur ma balafre : du barbelé. Nanou quant à lui, hésite un peu plus, et comme il est plus grand, la Bipède lui soulève un maximum, pour ne pas qu’il soit blessé…

Ouf, le plus dur est passé… Il nous faut passer par le petit passage dans le coin de la clôture. Je passe sans aucun souci, Carioline me relâche, et comme Nanou semble hésiter à s’engager, elle se dirige vers lui pour lui passer le pull à son tour. Le grand âne se laisse faire, approche, mais visiblement, il aura du mal à passer en l’état actuel des choses. Comme Carioline s’évertue à détacher le barbelé au niveau intermédiaire, pour que Nanou puisse passer. Mais l’entier est omnibulé par les chevaux, et il parvient à se retirer du pull, à rebrousser chemin. Caroline va à sa " poursuite ". Le passage étant de nouveau libre, j’en profite pour jouer les filles de l’air à mon tour… Et nous revoilà de nouveau à côté des chevaux…

Nouvelle expédition, Carioline enrage. Si près du but. Bon, la deuxième tentative sera la bonne, Nanou passera enfin sous le barbelé, et nous suivrons plus docilement notre Bipède. De retour dans notre premier espace délimité, Maîcresse se dépêchera de re-installer notre barrière psychologique et espérera que cela suffira à nous contenir pour cette nuit. Vue l’heure qu’il est (passé 19h, elle a bien passé presque deux heures à nous décider à rentrer), hors de question d’aller faire vérifier son électrificateur qui fait des siennes depuis quelques temps…

Aussi, le lendemain, avant d’aller au boulot, elle est retournée au petit magasin agricole, où, il y a quelques semaines, elle a fait racheter une nouvelle pile. Cette même pile n’avait pas suffit à faire fonctionner l’électrificateur, alors que nous étions encore au verger. Pile vendue déchargée, électrificateur HS ? Elle n’était pas en mesure de le savoir, le mieux était d’en parler au marchand.

Lorsqu’elle est entrée dans le magasin, par chance, le spécialiste des électrificateurs est là. Il essaye une nouvelle pile. Rien. Il démonte le boîtier, mais la carte machin ne semble pas noircie par un coup de foudre. Par chance, il en a en rab’ en rayon. Il remplace la carte, rebranche la pile de Maîcresse dessus, et miracle, ça marche ! Cerise sur le gâteau, le vendeur lui dit qu’il va faire passer ça sur la garantie du poste, rien à débourser ! Carioline est franchement contente de ne pas avoir à racheter un cher électrificateur…

Le soir, elle a encore passé quelques heures pour venir modifier un tantinet le positionnement du ruban, histoire qu’il ne touche pas la végétation pour pouvoir l’électrifier… Pas de surface gagnée, mais au moins, la prochaine fois qu’on touchera au ruban, nous serons rappelés à l’ordre. Et elle verra plus tard si elle peut mettre des " rustines " ici et là dans le barbelés pour pouvoir étendre notre territoire… Mais vu le boulot, c’est pas demain la veille ! Aux dernières nouvelles, nous étions toujours derrière les barreaux, hi hi han !

Tolstoï, le 11 septembre 08

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M
Ma pauvre Carioline !Quelle aventure... heureusement elle se termine bien !Tu devais être crevée.Bisous à bientôtMartine
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C
<br /> Crevée, non, un peu énervée d'avoir perdu pas mal de temps, vi ! ! !<br /> Sacrées Longues-Oreilles !<br /> <br /> Fau dire qu'avec une clôture barbelée pire qu'une passoire, c'est tentant !<br /> <br /> <br />